1 – Pouvez-vous vous présenter?

Je suis un rêveur professionnel.

2 – Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre le Comité des Sages mis en place par l’association Imprim’Luxe et comment y décririez-vous votre rôle et vos missions ?

J’aime les valeurs défendues par ce Comité : la recherche de l’excellence, la défense des savoir-faire, la création française, le made in France. Mon métier oscille entre l’artisanat, l’industrie et l’innovation dans un domaine lié à la mode et au design ; il a beaucoup de points communs avec celui des membres de votre association. Pour moi le packaging est la robe du produit, l’imprimé : l’imprimé… On a des similarités de langage, le croisement culturel entre nos métiers, nos expériences, nos émotions,qui sont autant d’analyses à croiser Mon père disait : « Il faut savoir se regarder dans le regard de l’autre » et je pense que c’est le rôle d’une association qui oeuvre pour le bien commun de la planète Imprim’Luxe de croiser les visions de professionnels, fussent-ils d’autres métiers, pour avoir une vision à 360 degrés d’une France « capitale des impressions de luxe ».

3 – La relocalisation et le “fabriqué en France” sont aujourd’hui au coeur du débat. Qu’en pensez-vous?

Si le débat a un coeur, la France en fait partie… Car on parle d’amour quand on parle de papier couché et le luxe est l’amant du print. C’est un métier de passionnés, d’horlogers et d’orfèvres pour certains accrochés à leur région depuis plusieurs générations : Adine depuis 1806 pour ses sublimes cartonnages, Billet depuis quatre générations pour ses étiquettes, l’habillage des bouteilles depuis 1865 pour LithoBru dont le fil rouge est « L’amour du beau et des belles choses ». La France, c’est plus qu’une évidence, c’est un ADN avec une façon particulière d’imprimer, de gaufrer, dorer à chaud, vernir, c’est un tour de main et un équilibre de tout : des lettres, des signes, des brillances, des effets… Les papiers de soie des Papeteries de Montségur sont tellement uniques que l’approche technique de leur production intègre les notions de bruissement et d’identité olfactive, Sparflex conçoit ses capsules et muselets « dans des ateliers haute-couture destinés à l’habillage des bouteilles de champagne.

La France n’est donc pas la question mais bien la réponse.

4 – Vous connaissez bien l’univers du Luxe. Quels arguments pourriez-vous alléguer à ses donneurs d’ordre pour défendre l’excellence de l’industrie graphique française?

Le luxe est une spécificité française car il fait appel à un ADN de savoir-faire, de tour de main, d’image. Mais il y a un plus : la « transversalité industrielle » dont parlait le grand soyeux de Lyon Robert Brochier, c’est à dire la façon dont la mutation des anciens métiers a entrainé des nouveaux métiers et nous sommes, nous les Français, dans ce moment de notre histoire industrielle où se croisent nos savoir-faire entre héritage et high tech. Ce discours est d’ailleurs répercuté par une grande partie des entreprises labellisées par Imprim’Luxe. Pour prendre quelques exemples, on pourrait évoquer, au-delà des effets de dorures, gaufrages ou vernis de Etiqroll Labelys Group’, la traçabilité, l’option odorante ou l’écriture en braille qui sont des options complémentaires qui enrichissent le catalogue des étiquettes adhésives. Lana papier qui revendique quatre siècles d’amour du beau papier métisse son approche technique avec des résidus végétaux re-conditionnés issus de cosses de cacao ou de débris de thé Bernadet, qui évolue dans le décor verrier depuis 1951 et adapte ses machines entre ses techniques de référence et la nouvelle complexité du marché premium. Il revendique son statut de « Maître décorateur » entre le décor à la main et des marquages nouveaux ultra performants.

Par ailleurs, le développement durable, l’environnement, l’humain sont au centre du nouveau monde du luxe Français dont le rêve est, dans un contexte industriel ou semi-industriel, que chaque client se sente unique C’est un argument !

5 – Qu’évoque pour vous le label Imprim’Luxe ?

Imprim’Luxe est la plus belle des promotions, celle des métiers, des immenses professionnels du monde de l’industrie graphique française autour de laquelle gravitent des savoir-faire d’excellence.

Le rêve de cette association est de réconcilier Montaigne avec l’avenue Montaigne.