1 – Pouvez-vous vous présenter ? Comment décririez-vous votre métier ? Pourquoi l’aimez-vous ?

Après une première expérience Parisienne dans la communication et l’édition, j’ai rejoint en 1996 l’entreprise familiale où j’ai gravi les échelons, jusqu’à la diriger depuis 2009.
Être dirigeant entrepreneur est un métier à part où tout est possible à condition d’oser expérimenter. On passe par des hauts et des bas, toutes les sensations sont exacerbées, les bonnes comme les mauvaises. A condition de savoir apprendre, chaque expérience permet de s’enrichir et de grandir. Je ne m’imagine pas faire autre chose que de donner vie à de nouveaux projets.

2 – Quelle est l’histoire de la société BERNADET ? Que propose l’entreprise ? A qui s’adresse son offre ?  

Depuis 1951, nous décorons des bouteilles et carafes pour les marchés exigeants, principalement le monde des vins et spiritueux. Depuis peu, notre champ d’action s’est élargi à la parfumerie ainsi qu’à d’autre produits alimentaires. Nos deux savoir-faire principaux sont l’impression sur verre et la pose d’accessoires. Notre technicité nous positionne sur les produits hauts de gamme et complexes. Nous sommes aujourd’hui reconnus comme la référence du décor verrier auprès des acteurs les plus prestigieux de nos marchés.

3 – La création, toujours renouvelée, semble être au cœur de votre métier. Pouvez-vous nous en parler?

La durée de vie d’un packaging est d’environ 4 ans. Le marché se renouvelle avec ou sans nous. J’ai pris le parti de pousser les équipes vers la création permanente, d’être acteur de ces changements plutôt que de les subir. J’ai décidé que dire non à un client n’était pas une option. Si le projet semble irréalisable, je préfère dire : il faut l’étudier. Alors, les équipes ne sachant pas que c’est impossible, trouvent des solutions ! Cette posture peut paraître audacieuse, dans les faits nous décorons environ 400 nouveaux produits par an. Ce qui ne devrait pas être possible, pour une PME comme la nôtre, et pourtant…

4 – En quoi la société BERNADET est-elle innovante ? S’engage -t-elle notamment en matière de qualité, de développement durable et de RSE ?

Nous sommes entrés dans une démarche de Performance Globale en 2012. Je suis persuadé qu’une entreprise n’est viable que si elle associe performance économique, sociale, environnementale et sociétale en s’appuyant sur des valeurs fortes. La période actuelle démontre la pertinence de ce modèle que nous appliquons depuis près de 10 ans.
C’est ce qui nous a amené à être la première entreprise de notre secteur à être labélisée RSE en 2016 (Label Lucie 26000). En cohérence avec cette recherche de Performance Globale, nous avons initié une démarche d’Innovation Globale. Innovation produit, bien sûr, mais aussi innovation sociale, environnementale et sociétale. C’est à la fois un booster pour l’entreprise et une garantie de sa pérennité.

5 – Ressentez-vous le besoin de faire évoluer votre métier ou votre entreprise dans la conjoncture actuelle ? De quelle(s) façon(s) ?

Finalement pas tant que ça… Nous avons initié cette démarche il y a déjà longtemps. Je constate que notre modèle nous a permis de surmonter la crise mieux que certains confrères. La résilience, terme à la mode, ne s’improvise pas. Tout comme la chance, elle se cultive et se prépare longuement et de fait, nous sommes en évolution constante. Ce qui a changé finalement, c’est le rythme de cette transformation. A l’arrivée de cette crise, plutôt que d’attendre la fin de la tempête pour agir, nous avons tout de suite préféré accélérer.

6 – Labellisé Imprim’Luxe, vous mobilisez-vous pour la relocalisation des commandes en France ?

C’est une évidence. On ne peut pas prétendre et vouloir être durable, et passer des commandes à l’autre bout du monde, où dans des pays aux régimes instables ou douteux, alors que nous avons des acteurs aux savoir-faire exceptionnels à côté de chez nous.