Jean Charles Monange,Directeur commercial et marketing des Papeteries de VizilleLabellisé Imprim’Luxe |
INTERVIEW
Pour cette newsletter de rentrée, nous avons voulu donner la parole à Jean Charles Monange, Directeur commercial et marketing des Papeteries de Vizille, qui réoriente une partie de sa production vers le secteur du haut de gamme et du luxe.
I’L. Votre entreprise a 400 ans d’existence, ce qui ne vous empêche pas d’être en pointe en matière d’utilisation d’énergies renouvelables
JCM. Nous appartenons au Groupe Vicat dont la stratégie de décarbonation est très volontariste. Les Papeteries de Vizille sont dans cette mouvance : depuis une dizaine d’années nous n’utilisons plus de gaz ou d’autres combustibles fossiles ; l’énergie nécessaire à la confection de nos papiers est aux deux tiers renouvelables. 95% de la vapeur que nous utilisons provient par exemple de la combustion de biomasse ; nous nous équipons également en photovoltaïque.
I’L. Et l’eau ? Vous êtes dans une région où elle est encore abondante ?
JCM. Notre entreprise est située en aval d’un barrage mais nous avons connu, comme beaucoup cette année, des alertes sécheresse. La gestion de cette précieuse ressource fait l’objet de toute notre attention, nous cherchons en permanence à en réduire la consommation. Nous sommes également très vigilants sur nos rejets : avec deux étapes de traitement en station d’épuration, l’eau rejetée est parfaitement propre, conforme au milieu naturel auquel elle est restituée.
I’L. Vous avez d’ailleurs une politique RSE affirmée
JCM. C’est vrai, nous avons une vision très pragmatique de la RSE et nous mettons en œuvre de nombreuses actions locales. L’ensemble de nos collaborateurs est sollicité, nous sommes à l’écoute de chacun, nous nous apprêtons d’ailleurs à lancer un certain nombre de projets en 2024, avec au cœur de ceux-ci l’Humain. Nous en reparlerons car je suis particulièrement impliqué sur le sujet.
I’L. Vous avez aussi fourni le papier de la couverture et des pages intérieures du magazine « Caractère spécial environnement » cet été. Pourquoi avez- vous été choisi ?
JCM. Une fois par an, ce magazine édite un numéro spécial qui n’est pas imprimé sur du papier couché traditionnel. Nous avons été sollicités avec d’autres confrères, et après discussion et échanges, c’est notre support LuxBook qui a été retenu pour son aspect visuel plus naturel, plus authentique, plus mat. Ce choix de la rédaction nous a fait particulièrement plaisir, il va dans le sens de ce que nous souhaitons faire, nous développer dans le secteur du haut de gamme et du luxe.
I’L. Ce qui nous amène à parler d’Imprim’Luxe : pourquoi avoir souhaité rejoindre l’association ?
JCM. Les Papeteries de Vizille ne travaillaient pas avec le secteur du luxe, mais j’ai voulu orienter une partie de la production vers ce segment qui va continuer de se développer. Forte valeur ajoutée, haut niveau d’exigence, attente de créativité, les arguments sont nombreux et séduisants, y compris pour l’interne. Seulement pour aborder ces marchés, il nous faut multiplier les façons de nous exprimer, mieux partager nos valeurs et rencontrer les acteurs qui comptent. Dans cette optique, le modèle Imprim’Luxe nous intéresse, en particulier via les événements qui sont organisés et qui sont autant d’occasions de rencontres et d’élargissement de notre notoriété.
Résolument tournées vers le haut de gamme, les Papeteries de Vizille ont centré leur cœur de métier sur deux marchés distincts, la fabrication de papiers de spécialité et celle de sacs krafts. Deux secteurs, une même exigence, celle de proposer à ses clients une réelle valeur ajoutée qualitative. Filiale du groupe cimentier Vicat, la papeterie iséroise emploie 70 personnes pour 55 millions de CA (en 2021). 25 000 tonnes de papier sont produites chaque année, fabriquées à partir de pâte papetière provenant à plus de 70 % de l’hexagone